📘 قراءة كتاب LITTERATURE ET NATION L’HISTOIRE LITTÉRAIRE أونلاين
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Notre première pensée à tous ne peut être aujourd’hui qu’une pensée triste, mes premières paroles que l’expression d’un douloureux hommage et d’un deuil respectueux ; je comprends l’émotion qui a dû vous saisir en mettant le pied dans cette salle, où vous entendîtes pour la dernière fois la voix aimée et déjà défaillante du vénérable maître que nous avons perdu. Cette émotion, je l’éprouve plus que personne en ce moment, pour moi plein de solennité, où je viens m’asseoir dans une chaire à laquelle s’attache une si brillante et si honorable célébrité. Ce sentiment, messieurs, qui nous est commun, qui nous unit dans l’attendrissement et la piété d’un même regret, ce sentiment est le meilleur tribut que nous puissions offrir à la mémoire de M. Andrieux, celui que goûterait le plus son ame si bienveillante à la jeunesse. Que pourrais-je ajouter en effet que vous ne sachiez aussi bien que moi ? Le pays connaît sa vie, sa probité politique, la constante indépendance de son caractère, et honora toujours en lui le digne ami de l’inflexible Ducis. Sa renommée dramatique fait partie de la gloire de notre scène ; il a charmé dans le conte après Voltaire. Pour son enseignement, si moral et si ingénieux, si paternel et si populaire, puis-je faire autre chose que de vous renvoyer à vos propres souvenirs ? C’est là que vous retrouverez avec délices ce mélange de savoir et de goût, de malice et de bonhomie, d’autorité douce et d’aimable familiarité qui faisait de son cours quelque chose à part de tout, à quoi rien ne peut ressembler, et qu’il faut désespérer d’imiter. Aussi n’en aurai-je point la prétention. Je croirais manquer de respect envers la mémoire de M. Andrieux, et offenser votre admiration pour lui, si j’essayais de le recommencer. Je croirais aussi tromper l’intention de ceux qui m’ont choisi, et l’attente de cette jeune portion du public dont les fraternels encouragemens et la bienveillante assiduité ont soutenu mes premiers efforts. Jeune moi-même, et appelé à revêtir le sacerdoce de l’enseignement, je sens les obligations qu’il m’impose, et je comprends mes devoirs envers la génération à laquelle j’appartiens. Mettant donc dès aujourd’hui la main à une œuvre pour laquelle j’ai besoin de beaucoup d’années, je vais vous exposer, messieurs, les principes de la méthode que je compte appliquer à l’étude de notre littérature. Mais, avant tout, j’éprouve le besoin de rendre grace à ceux qui m’ont ouvert cette enceinte, en deuil de tant de gloire ancienne, parée de tant d’éclat récent. De cette chaire, terme suprême de mon ambition, et dont l’indépendance est inviolable, j’adresse sans nul embarras le témoignage d’une libre gratitude aux savans célèbres qui m’ont accordé leurs suffrages, et aussi à l’historien éminent dont le choix a confirmé le leur. Ce devoir rempli, je ne trouve plus à ajouter que ces paroles déjà connues de ceux qui m’ont admis à l’honneur d’être leur collègue : appelé à trente-trois ans à m’asseoir entre mes maîtres et mes émules et aux côtés de mon père, je m’efforcerai de ne me montrer indigne ni d’eux ni de lui.
LITTERATURE ET NATION
L’HISTOIRE LITTÉRAIRE
Il n’est parfois pas mauvais de se rappeler que l’histoire
littéraire, comme toutes les disciplines scientifiques, ne se
développe pas dans un milieu pur, aseptisé, uniquement
peuplé de concepts. Les institutions existent, et leur poids
n’est sans doute pas négligeable. L ’organisation de la
recherche, les procédures de décision en matière de finances et
de carrière, ont une incidence certaine sur le choix des
questions posées et pourraient expliquer, au moins en partie, le
silence qui règne sur d’autres.
La théorie littéraire pose, dans l’abstrait, la question de la
périodisation. Ce faisant, elle ne classe pas seulement les
phénomènes historiques, objet de la recherche, mais aussi les
chercheurs eux-mêmes. A quel siècle appartient Agrippa
d’Aubigné ? Poser cette question, c’est demander du même
coup à quelle société savante appartiendra celui qui étudie
Agrippa d’Aubigné. Spécialisés, presque exclusivement en
fonction de périodes historiques, les chercheurs tendent à
travailler de manière isolée, chacun dans son domaine, en
collaboration exclusive avec ses homologues.
La théorie littéraire devrait alors fournir, et fournit
réellement l’occasion de retrouvailles. L’interrogation sur les
méthodes, l’analyse des invariants permettent de dépasser les
cadres chronologiques trop stricts : antiquisants, médiévistes,
spécialistes du XXe siècle finissant peuvent se retrouver et
s’entendre quand il est question de narratologie, ou de mythe,
ou de théorie du mètre.
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la littérature française au moyen age
la littérature de la langue française
la littérature francophone
littérature en arabe
le français
سنة النشر : 1991م / 1411هـ .
حجم الكتاب عند التحميل : 4.0MB .
نوع الكتاب : pdf.
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